« Madame Rybak, votre fille souffre d’une arythmie. »Nouveau choc pour la mère Rybak. Nouvelle chute vers les enfers. Son mari parti, voilà maintenant sa fille qui développe une maladie du cœur. Le médecin tente de la rassurer, lui expliquant que c’est un trouble du rythme cardiaque, qu’il faudra rester vigilant mais que cela n’empêchera pas la petite Michka de vivre. Oui aujourd’hui elle s’appelle Michka, parce que c’est sa grand-mère qui souhaitait qu’elle porte ce nom. Elle a renié le prénom de Erin, favorisé par son père.
Ce salaud qui s’est tiré avec une plus jeune. Sa mère ne cesse de le lui répéter, envenimant ses oreilles. Mais la petite brune n’est pas dupe, son père lui manque. Lui et ses blagues, lui et son amour débordant pour sa petite fille. Et aujourd’hui alors qu’elle apprend pour cette fichue maladie, il n’est même pas là pour la soutenir.
Michka Rybak n’est entrée dans le cadre scolaire qu’à l’âge de onze ans, c'est-à-dire au collège. Sa mère ne l’a pas laissé aller à l’école, ses nerfs ne supportant pas l’idée de sa fille en vadrouille la journée durant. C’est sa grand-mère qui lui a permis de se rendre enfin au collège, afin qu’elle puisse se sociabiliser. Ce fut un grand pas pour la petite Michka. Bien vite intégré au sein de l’école, elle se révéla être une gamine bourrée de talents, curieuse et très productive. Les amis, les amours, les chagrins s’enchaînant, elle grandit loin de l’ombre que sa maladie pouvait lui apporter. Elle vivait au jour le jour, ne cherchant plus à savoir si elle pouvait mourir le lendemain. Son chemin se traçait et elle le vivait à fond.
Elle découvrit les aléas de la vie à l’âge de dix-sept ans, quand son petit ami actuel du lycée – ainsi que sa toute première fois – se révéla être un parfait connard. Les hommes chutèrent dans son estime, rejoignant le rang des renégats comme son père. Elle obtint son diplôme d’études, se lançant dans l’histoire des arts, un domaine qui la passionnait plus que tout. Amoureuse de la peinture, elle était une fervente représentante des arts, jouant à ses heures perdues du piano.
Sa grand-mère tomba malade dans le courant de l’hiver dernier. La petite Michka en fut détruite. La peur de perdre sa grand-mère adorée lui fit redoubler d’efforts pour aider sa mère à financer les soins. Petits boulots et vente de ses biens. Mais rien n’y faisait, l’argent s’écoulait.
Sa rage envers les hommes ne s’étant pas atténuée, elle retrouva un jour la voiture de son ex petit ami – toujours aussi rancunière de ses années lycée et un peu éméchée par l’alcool – elle tagua sans vergogne la voiture du type. Malheureusement il ne s’agissait là que de celle d’un pauvre gosse de riche en phase de devenir chanteur prodigue. Le petit fils de riche demanda à Michka de rembourser les dégâts, mais incapable la demoiselle du se résoudre au chantage du garçon. Elle serait pour l’heure son esclave attitrée et ce pendant trois mois à servir les moindres désirs du jeune homme. La plaie.
« Tu me pardonnes mon cœur De rouvrir notre tombe Pour y planter mon cœur Les pensées d'autres blondes. »