Et je me demande encore si c'est une bonne idée. Encore et toujours. Ce moment où j'ai envie de descendre de l'avion et faire demi-tour sur le champ, puis l'autre moment où je prends enfin conscience que c'est la seule solution.
Partir. Fuir ce pays qui était mien, mon pays natal. Laisser ma famille en arrière plan. Mon boulot, qui fonctionnait si bien. Tout abandonner. Tout oublier. Se reconstruire. Tout ne va pas toujours bien, tout n'est pas toujours rose. Et comme un ouragan en pleine face, je dois faire face à la réalité.
La trahison, l'adultère. Elle pour qui j'ai tout donné. Je n'avais d'yeux que pour elle, ses mains, ses lèvres sa démarche élégante, son coeur, elle. Triste à dire, difficile à admettre mais facile à comprendre. Peut-être n'ai-je pas fait assez. Non. Alors trop fait ? Ou je n'étais pas l'amant idéal ? Désormais, je pense à moi. L'égoïsme, ça ne me ressemble pas mais je dois sérieusement y penser. Et m'y mettre un jour. Quel monde de brutes. Je la déteste du plus profond de moi-même. Mon esprit, mon âme, mon coeur. Tous sont en miettes, foirés. Sa faute, la sienne.
L'hublot, source d'évasion. Mes yeux se perdent dans l'horizon, tracent les formes douces des nuages. Parfois même on les traverse. Et cette excitation en moi. Je pars les yeux bandés, le coeur déchiré mais la tête aventurière. Je m'évade un instant, je pense être seul.
Je n'attends plus rien de la vie. Je n'attends plus rien de personne. Je ne dépends que de moi-même. La confiance, elle est nulle. Elle n'existe pas et n'existera plus désormais. Un homme brisé lui disais-je. Elle ne voulait pas comprendre. Qu'elle fasse sa vie. Je m'en offre une deuxième. Une seconde chance, un second départ. Queenfield.